Cet ouvrage est un compte rendu d’entretiens avec Gérard Siegwalt. Avec minutie et respect, Lise d’Amboise et Fritz Westphal y relatent les longs échanges qu’ils ont eus avec le théologien luthérien de Strasbourg, leurs questions solidement informées relançant pertinemment un dialogue agréablement convivial. Il faut d’emblée souligner que, bien plus qu’un reportage, c’est un véritable compendium de l’œuvre théologique de Siegwalt qui est ainsi rendu disponible, une œuvre dès lors « revisitée » et resituée dans l’itinéraire intellectuel et spirituel qui l’a nourrie. La plupart des thèmes abordés renvoient d’ailleurs à la monumentale Dogmatique pour la catholicité évangélique (1986–2007) et forment un ensemble structuré qui n’a rien d’une simple conversation à bâtons rompus.

Percutant, étonnant aussi à certains égards, le titre mérite qu’on s’y attarde. D’abord, parce qu’il campe l’ouvrage dans son propos franchement théologique. Sans s’excuser ou s’enliser dans des détours comme on en lit souvent, l’ouvrage s’attaque frontalement à de difficiles questions dogmatiques et métaphysiques : Siegwalt continue de s’adonner clairement à son métier de théologien, pourrait-on dire. Par ailleurs, le titre n’est pas sans soulever quelques perplexités, principalement en ce qu’il a quelque chose de sémantiquement circulaire : « plus grand que l’absolument grand », donne-t-on en exemple élémentaire de ce que la logique ne tolère pas.

Les présentateurs s’en expliquent, mais sans être très convaincants : l’« expression (…) rend compte de cette ouverture à la dimension de profondeur du réel, de nos vies et du monde » (8). Voilà qui lime passablement les aspérités. (…)

Lire la suite sur Sage Journals (payant)